Héritière d'une autosuffisance familiale

J’ai grandi dans une famille profondément attachée à l’autosuffisance, où chaque geste, chaque décision portait en elle le respect du vivant. Mes parents, passionnés de nature, nous ont transmis bien plus qu’un mode de vie. Ils nous ont offert des valeurs : l’entraide, la patience et l’harmonie avec notre environnement.
Nos journées étaient rythmées par le jardinage, la conservation des récoltes, la fabrication de produits maison, mais aussi par les discussions sur les défis de préserver la nature et de transmission inter générationnelle. Je garde en mémoire le goût de la prune Reine Claude sucrée de mon jardin d’enfance, des petits plats de mère cuit dans notre cuisine et les heures passées à transformer les fruits de notre verger. Cet apprentissage quotidien m’a ancrée dans une vision du monde où tout est interconnecté.
Et pourtant, malgré ces racines profondes, ma vie m’a conduite loin de cette simplicité.
Une parenthèse douloureuse dans l’industrie
À l’aube de ma vie adulte, j’ai fait ce que beaucoup considèrent comme le « bon choix » : intégrer l’industrie. Séduite par les promesses d’une carrière stable et d’un avenir tracé, je me suis immergée dans un univers de productivité, rentabilité et compétitivité.
Mais très vite, une dissonance s’installe. Loin de mes racines, je ressens un vide grandissant. Les valeurs qui m’avaient façonnée n’avaient pas leur place dans cet environnement. J’assistais, impuissante, à des pratiques qui allaient à l’encontre de tout ce que j'avais appris: surconsommation, gaspillage, et surtout, indifférence criante envers le vivant.
Chaque jour passé dans ce milieu m'éloignait davantage de moi-même et me vidait de toute vie. Jusqu’à ce que le déclic survienne.

Le retour à mes valeurs

Ce déclic, je le dois à un moment de crise, un 3e épuisement m’impose un choix: continuer à m’éteindre ou retrouver ce qui me fait vibrer. Cette période de réflexion, bien qu’éprouvante, m’a permis de redécouvrir ma raison d’être.
J’ai décidé de quitter l’industrie pour construire quelque chose qui fasse sens, non seulement pour moi, mais pour le monde que je voulais laisser à mes enfants. Cette décision m’a ramenée à mes racines, à ces valeurs issues de ma famille, et à cette mission que je portais sans le savoir depuis toujours : préserver et célébrer le vivant! Au-delà de ma vie, elle est la vision d’une belle vie pour nos enfants dans le respect de la vie qui nous entoure.
La naissance d’une entreprise engagée
C’est ainsi qu’est née Autosuffisance pour l’avenir, mon entreprise, ma petite dernière! Elle est le reflet de mon cheminement, une ode à la simplicité, à la durabilité et à l’harmonie. Je ne veux pas simplement proposer des solutions pour devenir autosuffisant. Je veux inviter les gens à se reconnecter à leurs racines, à retrouver ce lien perdu avec la nature et se relier les uns aux autres.
Chaque projet que je construis est un acte de résistance face à une société qui va trop vite, consomme trop, détruit trop. Mon objectif est de redonner du pouvoir aux gens : celui de nourrir leur famille avec leur jardin, de vivre en harmonie avec leur environnement et de se relier les uns aux autres.

Pourquoi le vivant ?

Le vivant, c’est ce qui nous connecte. C’est ce souffle fragile qui nous unit tous, des plus petits insectes à l’immensité des arbres centenaires. Choisir le vivant, c’est choisir l’espoir, la résilience et la beauté. C’est croire que chaque geste compte et qu’ensemble, nous pouvons changer les choses.
Mon parcours m’a appris que le chemin n’est pas toujours linéaire. Mais chaque détour, chaque difficulté m’a menée là où je devais être : dans une vie en cohérence avec mes valeurs et tournée vers un avenir où le vivant est au cœur de nos préoccupations.